Quelles sont les 4 langues officielles parlées en Suisse ?
Il n’est pas toujours évident de savoir quelle langue utiliser en Suisse, un pays divisé en plusieurs zones linguistiques et fidèles à de nombreux patois...
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Il n’est pas toujours évident de savoir quelle langue utiliser en Suisse, un pays divisé en plusieurs zones linguistiques et fidèles à de nombreux patois locaux.
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La Suisse possède quatre langues nationales, auxquelles s’ajoutent des langues régionales et d’autres véhiculées par un grand nombre de travailleurs étrangers. D’un canton à l’autre, les deux tiers de la population sont au moins bilingues, avec une large part de germanophones. Voici comment vous y retrouver !
Quelle langue parle-t-on en Suisse ? Il n’existe pas une langue suisse à proprement parler. Le système fédéral reconnaît en effet quatre langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. Les trois premières ont été reconnues dès 1848, lors de l’une des étapes majeures de la constitution de la Confédération (ce que l’on appelle l’État fédéral de 1848), puis le romanche les a rejointes en 1938.
La Suisse est un pays multilingue par excellence. D’après des chiffres de l’Office fédéral de la statistique en 2021, 16 % des Suisses ont au moins deux langues principales et 38 % en utilisent au moins deux au travail. Dans les foyers ou avec les proches, ils sont 21 % à utiliser deux langues ou plus, à tel point que 44 % des enfants entrent en contact avec plusieurs langues chez eux.
À l’école, on apprend obligatoirement une seconde langue officielle, qui varie selon la zone. En Suisse romande, l’allemand est la seconde langue enseignée en priorité, et dans les cantons alémaniques c’est le français. L’enseignement de l’anglais est aussi très répandu dans la majeure partie du pays.
Les langues officielles de la Suisse correspondent à quatre régions linguistiques distinctes :
Ce découpage remonte au XVe siècle lorsque la Confédération suisse, initialement germanophone, s’est étendue vers le sud (l’Italie) et l’ouest (la France). Depuis, cette territorialité perdure de manière assez stable, même si les frontières linguistiques ont pu légèrement bouger. Un mot désigne même la limite entre Suisse germanophone et francophone : Röstigraben, un terme assez péjoratif qui traduit dans l’esprit des Suisses alémaniques les différences culturelles avec leurs voisins romands.
L’usage des langues varie d’un canton à l’autre :
Parmi les 26 cantons suisses, trois sont bilingues : les cantons de Berne, de Fribourg, et du Valais, où l’on parle allemand et français. Celui des Grisons est même trilingue (allemand, italien et romanche). Les 22 autres cantons sont censément unilingues (17 germanophones, 4 francophones et 1 italophone), cependant l’usage massif de l’allemand au niveau national et institutionnel incite tout de même au plurilinguisme, au moins via l’école ou le travail.
Plus de 60 % de la population suisse est germanophone. La langue officielle reconnue au niveau national est l’allemand, mais dans la pratique c’est le suisse allemand (ou Schwyzerdütsch) qui domine : il s’agit d’un parler mêlant des dialectes alémaniques. L’allemand standard est cependant lui aussi bien implanté en Suisse.
Dans le détail, on compte 56,2 % d’habitants parlant suisse allemand à la maison, auxquels s’ajoutent 11,1 % parlant allemand. Au travail, ils sont 62 % à utiliser le suisse allemand et 33,6 % l’allemand.
L’allemand est la langue officielle de 19 des 26 cantons du pays, parmi lesquels le plus peuplé, celui de Zurich, où se trouve la capitale industrielle. La capitale administrative, Berne, est quant à elle située dans un canton bilingue, mi-germanophone, mi-francophone.
La population germanophone parle en majorité le suisse allemand. Ce terme englobe de nombreux dialectes alémaniques, enrichis de quelques mots français et italiens. Par les différences de syntaxe, de lexique ou de prononciation qui existent entre eux, les parlers alémaniques sont généralement classés en trois grandes familles, avec des zones géographiques propres : le bas alémanique, le haut alémanique et l’alémanique supérieur.
Le français fait partie des langues nationales. Reconnu par la Confédération en 1848, il est pratiqué sur le territoire depuis son expansion vers l’ouest. Sa pratique progresse actuellement en Suisse, au détriment de l’allemand, de l’italien et du romanche. Les chiffres sont, certes, inférieurs à ceux de la population germanophone, mais ils restent très importants : 23,2 % des Suisses parlent français à la maison et 27,8 % au travail.
Le français utilisé en Suisse ne présente pas de difficultés particulières en termes de lexique par rapport à celui pratiqué en France ni de prononciation pouvant créer une incompréhension. La différence la plus remarquée pour un Français porte sur la manière de désigner les nombres 70 (septante au lieu de soixante-dix), 80 (huitante au lieu de quatre-vingts) et 90 (nonante au lieu de quatre-vingt-dix) : ce sont des termes issus du franco-provençal.
Troisième langue nationale en Suisse, l’italien est moins répandu que l’allemand et le français, mais sa pratique est stable : 7,9 % des actifs suisses parlent italien sur leur lieu de travail, alors qu’ils sont 8,3 % à l’utiliser à la maison.
L’italien et ses dialectes sont surtout présents au sud du pays, dans le Tessin et trois vallées méridionales des Grisons. On parle de Suisse italienne (Svizzera italiana), frontalière de régions d’Italie : le nord de la Lombardie ainsi qu’une part du Piémont et du Trentin-Haut-Adige.
Comme dans le cas de l’allemand, ce n’est pas la langue standard qui est la plus pratiquée à l’oral, mais plutôt un ensemble de dialectes locaux mêlés à l’italien. La langue emprunte aussi des expressions aux français, qu’elle traduit de façon littérale.
Quatrième langue nationale promulguée en 1938, le romanche est une langue rhéto-romane, aux racines anciennes, mêlant le latin à des idiomes locaux. Sa zone d’usage est réduite à un seul canton, les Grisons, dont il couvre environ la moitié de la superficie, le reste étant germanophone ou italophone.
Avec de telles limites géographiques, la part de Suisses parlant romanche est logiquement faible. C’est d’autant plus le cas lorsque l’on prend le pourcentage de locuteurs au travail (0,3 %) en comparaison de ceux à la maison (0,5 %).
Cela explique que les Romanches soient en grande partie bilingues, parlant souvent l’allemand comme deuxième langue. Avec un nombre de locuteurs très bas, le romanche est menacé d’extinction.
Selon les chiffres 2021, environ 62 % des Suisses parlent allemand (environ 5,4 millions de personnes), 23 % parlent français (environ 2 millions), 8 % parlent italien (environ 700 000 personnes) et seulement 0,5 % parle romanche (moins de 50 000 personnes).
Le suisse allemand est la première langue dans le milieu du travail, devant l’allemand standard qui jouit également d’une place très importante. Le français est très puissant sur une partie du territoire et c’est aussi la langue dans laquelle la Suisse s’exprime à l’ONU. Italien et romanche sont beaucoup moins répandus, mais le pays s’efforce de préserver cette pluralité.
La grande étude de 2021 a montré que 23 % des Suisses parlaient une autre langue que celles officiellement reconnues par la Constitution. Il y a la langue des signes, employée sous trois formes : la langue des signes française, allemande et italienne. Et il existe des minorités linguistiques autochtones ainsi qu’un gros pourcentage de langues étrangères.
On trouve en Suisse des dialectes, patois ou langues régionales. Le franco-provençal (ou arpitan) et le franc-comtois (patois jurassien) sont les plus importants, reconnut par la charte linguistique de la Confédération. On peut aussi citer le lombard, le bavarois ou le walser.
Le dialecte du Tessin (italo-grison) tient également une part assez importante, plus que le romanche alors qu’il est parlé dans la même région : la part de la population nationale qui le parle est de 1,3 % à la maison et 0,7 % au travail.
Par ailleurs, les langues officielles possèdent des variantes régionales. Ces nombreux idiomes décuplent plus encore la richesse linguistique du pays, avec des spécificités selon les vallées.
Une grande part de la population vivant en Suisse est étrangère. Il faut dire que le marché du travail suisse attire : le pays comptait en 2022 32,9 % de personnes actives étrangères.
Il n’est donc pas surprenant que l’on retrouve aussi des langues issues d’autres pays. L’anglais (6 %) est la langue étrangère la plus parlée en Suisse. Langue de nombreuses entreprises et du commerce, il est souvent incontournable dans le domaine de l’emploi, utilisé par 21,3 % des actifs.
On trouve aussi le portugais (3 %), l’albanais (3 %), l’espagnol (2 %) et le serbo-croate (2 %).
Des langues minoritaires sans territoire propre sont reconnues par la Confédération suisse. Parmi elles, on trouve les langues de peuples nomades et semi-nomades comme le romani, parlées par les Roms et les Tsiganes.
La plus répandue, avec environ 30 000 locuteurs parmi les gens du voyage, est le yéniche. Avec un vocabulaire et une grammaire empruntés à l’allemand, le yéniche mêle aussi de l’hébreu, du romani et un peu de français et d’italien.
Le yiddish est quant à lui parlé par les Juifs ultra-orthodoxes. Proche de l’allemand, il s’enrichit d’hébreu et de slave. En déclin tout au long du XXe siècle, il est parlé par quelques centaines de personnes.
L’anglais est, certes, une langue bien présente dans les affaires en Suisse, mais le pluralisme linguistique du pays oblige à ne surtout pas faire l’impasse sur les langues officielles si l’on veut percer sur le territoire.
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