Comment traduire une histoire ?
Comment traduire une histoire ? Bête comme chou, simple comme un jeu d’enfant… la traduction d’une histoire pour enfants ne l’est au fond pas tant que ça....
Comment traduire une histoire ? Bête comme chou, simple comme un jeu d’enfant… la traduction d’une histoire pour enfants ne l’est au fond pas tant que ça....
Google prévoit de simplifier la présentation des listes de tâches sur Google Tasks. L’article Google Tasks : une interface simplifiée pour faciliter...
L’application vient de dévoiler plusieurs nouveautés pratiques et ludiques pour améliorer l’utilisation de la messagerie instantanée. L’article...
Découvrez comment partager votre connexion sur un smartphone Android et sur un iPhone. L’article Partage de connexion : comment l’activer sur un...
Quelles sont les 5 tendances marketing B to B à suivre en 2022 ? C’est à cette question aussi directe qu’essentielle qu’on a voulu répondre dans cet...
71 % des consommateurs se sentent frustrés lorsque l’expérience d’achat n’est pas personnalisée. D’ailleurs, 66 % déclarent qu’un contenu non...
Un compte Instagram qui est « shadow banned » voit la portée de ses posts considérablement restreinte. L’article Shadowban Instagram : comment en...
Retrouvez les classements des applications les plus populaires en 2021 à l’échelle mondiale et par catégorie. L’article Top 10 des applications les plus...
Découvrez comment procéder pour supprimer définitivement ou désactiver temporairement votre compte Facebook. L’article Comment supprimer ou désactiver...
Pour gérer les flux financiers de votre entreprise, il est nécessaire d’établir un plan de trésorerie prévisionnel. Vous ne savez pas comment vous y prendre ni...
Comment traduire une histoire ? Bête comme chou, simple comme un jeu d’enfant… la traduction d’une histoire pour enfants ne l’est au fond pas tant que ça. En effet, les...
Comment traduire une histoire ? Bête comme chou, simple comme un jeu d’enfant… la traduction d’une histoire pour enfants ne l’est au fond pas tant que ça.
En effet, les petits lecteurs (en fait, souvent de petits auditeurs non autonomes qui écoutent l’histoire…) constituent un public à part dans le monde de la littérature, et donc de la traduction.
Les questions que soulèvent la traduction d’histoires rejoignent d’ailleurs de vrais problèmes éducatifs de fond : faut-il un texte facile « à hauteur d’enfant », ou au contraire un texte plus littéraire, gardant ses aspérités mais aussi son charme, au prix d’un certain mystère, voire de l’incompréhension de son jeune lectorat ?
Sur un plan moins philosophique et plus pragmatique, la question de savoir comment traduire une histoire peut aussi avoir un fort impact culturel et économique.
En effet, alors que les ventes de livres papier pour adultes subissent de plein fouet le tournant digital et un repli relatif de la sphère littéraire, la littérature jeunesse au contraire affiche une superbe santé.
Elle s’est fait une place durable dans les librairies, dans les chambres et dans la mémoire des jeunes lecteurs. Il y a donc un marché passionnant et toujours en pleine croissance à conquérir.
Il va sans dire que la traduction en est la clé, puisqu’elle permet de rendre accessible les textes d’auteurs étrangers et démultiplie ainsi les titres et les univers imaginaires disponibles.
Qu’est-ce que la littérature jeunesse ? Dans quel niveau de langue et dans quel style faut-il la traduire ? Toute traduction équivaut-elle à une trahison ? Ce sont les questions auxquelles nous allons répondre dans cet article.
Elles convergent toutes vers la question centrale, qui est de déterminer comment bien traduire une histoire.
Avant de savoir comment traduire une histoire, arrêtons-nous déjà sur ce qu’a de particulier une histoire pour enfant.
Celle-ci doit être particulièrement lisible, surtout pour les histoires du deuxième âge, adressée à des enfants entre 4 à 6 ans.
Le texte doit donc être suffisamment clair pour être mémorisé d’écoute en écoute, voire même déchiffré lors de certains passages.
Ensuite, l’intrigue doit prédominer et aller vite.
En effet, pas question dans une histoire pour enfant de se lancer dans une description interminable, dont un seul détail caché aura sa justification des pages plus loin…
Ce serait un moyen très sûr de perdre son lectorat. Non, au contraire le texte doit aller vite et le récit dynamique doit être tendu vers son but.
Il en va des dialogues comme des descriptions : ceux-ci ne doivent pas interrompre trop longtemps le fil du récit, car les petits lecteurs s’impatienteraient.
Il y a aussi une réalité graphique, dans la littérature jeunesse, qui justifie cette primauté du récit. En effet, les illustrations, souvent de très belle qualité, y tiennent une grande place.
Elles soutiennent le récit et « remplacent » des descriptions écrites, de même que l’expression peinte sur le visage des différents personnages est plus compréhensible que des dialogues très nuancés.
Enfin, il existe un dernier point typique des histoires pour enfants : les enfants les adorent mais… ce sont les parents qui les achètent.
Il faut donc obligatoirement plaire aux adultes, et adopter un récit à double public. Alors, pas si simple finalement, les histoires pour enfant…
Les histoires qui font partie de notre patrimoine culturel national, et qu’on nous a lues pendant l’enfance, nous semblent l’évidence même.
Nous sommes peu à maîtriser parfaitement le passé antérieur, mais nous savons tous que, dans « La Cigale et la Fourmi » des célébrissimes Fables de la Fontaine, cette dernière se trouva « fort dépourvue lorsque la bise fut venue ».
Faut-il tout simplifier en passant dans la langue cible, au prétexte de supprimer un archaïsme poussiéreux ? Soit le seul message compte, et on simplifie tout, par exemple en passant toute l’histoire au présent.
Soit on trouve un équivalent littéraire dans un système des temps verbaux différent du nôtre.
Même chose dans « tire la bobinette et la chevillette cherra » : un vrai casse-tête à traduire – mais cela vaut le coup d’essayer, ne serait-ce que pour retrouver la dimension poétique de cette « formule magique ».
Cette question du niveau de langue se pose aussi aujourd’hui, dans des histoires plus actuelles.
Par exemple, dans Hugo l’Asticot, un des multiples albums de la série « Drôles de petites bêtes » écrite par Antoon Krings, ce personnage moqué par ses compères est décrit comme « maugréant, penaud, ridicule ».
Faut-il crier au pléonasme, et au goût déplacé des vieux mots ?
Pas nécessairement, c’est une manière d’enrichir le vocabulaire du lectorat, d’autant que pour les plus jeunes, les superbes illustrations peintes sont là pour signifier par l’image ce qui reste de mystérieux dans les mots.
Antoon Krings a été primé par des prix décernés par des lecteurs enfants, et est traduit dans plus de 20 langues – signe que son style parfois « littéraire » ne déplaît pas !
Dans les dialogues (courts la plupart du temps) des histoires pour enfants, on retrouve nombre d’onomatopées. Le hic ? Les onomatopées ne se traduisent pas telles quelles d’une langue à l’autre.
Un simple « aïe » français devient « autsch » en allemand. Ce genre d’apparents détails (mais qui conditionnent la bonne compréhension du texte par les enfants) nécessite donc un traducteur attentif, non seulement compétent linguistiquement, mais aussi suffisamment imprégné de la culture quotidienne du pays cible pour retranscrire le mot, le son le plus adéquat.
Enfin, le genre grammatical pose question dans les histoires.
Ne serait-ce que parce que les noms français ont deux genres (masculin, féminin), mais l’anglais un seul, et l’allemand trois (masculin, féminin, neutre)…
La traduction du genre des noms met donc le traducteur aux prises avec des représentations du monde différentes d’un pays à l’autre, même chez nos proches voisins : à lui de connaître assez finement l’une et l’autre culture pour les faire dialoguer le plus harmonieusement possible.
Pour terminer sur la question du niveau de langue et du style dans la traduction d’histoires, il ne faut pas oublier d’évoquer une contrainte technique très présente dans la traduction d’histoires pour enfants, du fait de l’omniprésence des illustrations : le problème du foisonnement.
En effet, le volume de mots peut baisser ou augmenter significativement en passant d’une langue à l’autre.
L’anglais par exemple est plus concis que le français. C’est une contrainte que doit intégrer le traducteur pour que l’image et le texte cohabitent harmonieusement dans le texte traduit.
Après les questions techniques, abordons maintenant la question de savoir « comment traduire des histoires » sous un angle culturel.
Pour le dire nettement : par nos choix de traduction, faut-il bousculer ou au contraire conforter le jeune lecteur-auditeur dans son cocon culturel et linguistique le préservant de toute « étrangeté » ?
L’ethnocentrisme est l’option qui a prévalu dans les traductions (assez libres) du XXè siècle. La mode était à l’édulcoration des Contes de Perrault, dans la traduction mais même dans l’édition en langue source.
Les Contes de Grimm les ont d’ailleurs assez librement adaptés à leurs propres réalités culturelles.
De son côté, « Pipi Langstrump » est devenue en français « Fifi Brindacier » pour éviter des consonnances malheureuses.
Aujourd’hui, la pratique de la traduction d’un côté, la vision de la littérature jeunesse d’autre part ont mûri.
Les deux visent à ouvrir les enfants à une forme d’altérité culturelle.
En effet, l’idée d’ouvrir tôt à de grands textes de la littérature, quelle qu’en soit la langue source, face à la mondialisation et à l’anglicisation hégémonique croissante des représentations culturelles.
Mais aussi, de préparer les enfants à des réalités quotidiennes différentes des leurs.
Par exemple, le Grand livre des mots de Scarry proposent des planches illustrées des objets de la vie quotidienne, des animaux, des métiers, des paysages avec le nom de chacun en trois langues.
S’y côtoient sur la page de la table du petit déjeuner beurre de cacahuètes, bretzels, bacon et baguette !
Un livre trilingue pour enfant qui est donc une réussite au point de vue de l’ouverture culturelle.
Comment faire pour garder l’équilibre entre l’univers connu de l’enfant et une réalité culturelle et linguistique différente à lui faire découvrir ?
Le tout est de toujours garder le rythme du récit, certains invariants narratifs et psychologiques de telle sorte que le petit lecteur soit captivé et puisse s’identifier, compatir avec les personnages.
Une fois ces bases assurées par une traduction équilibrée, l’enfant est tout à fait capable d’assimiler une part d’exotisme : décalage de traduction entre « poisson rouge » français et « goldfish » anglais, plats inconnus, formule magique en langue étrangère, noms de lieux difficiles à prononcer…
En fait, ce sont toutes ces aspérités qui résistent à la traduction mot à mot qui donneront tout son relief au texte final en langue cible, qui saura être suffisamment limpide pour captiver son lectorat, mais aussi suffisamment fidèle au texte source pour garder une part de mystère.
Vous avez un projet de traduction de textes de la littérature jeunesse ? Confiez vos histoires à traduire à des professionnels de la traduction, tels que vous les trouverez chez Traduc.com.
Abonnez-vous pour recevoir notre sélection des meilleurs articles directement dans votre boîte mail.
Nous ne partagerons pas votre adresse e-mail.