Illustrer un livre jeunesse demande de l’imagination, mais aussi de respecter un processus artistique propre et unique. Le secteur du livre pour enfants peut transporter l’illustrateur dans bien des univers. Toutefois, le professionnel doit en définitive toujours produire un travail accessible et accrocheur à ce jeune public. En particulier lorsque l’enfant ne sait pas encore lire, et que le dessin doit être capable, à lui seul, de relater l’action de l’histoire. Voici donc comment illustrer un livre jeunesse.

Cartographiez l’histoire

Avant toute autre chose, vous devez lire l’histoire qu’on vous demande d’illustrer, afin de la « mettre en scène » une première fois dans votre esprit.

Il est possible que l’auteur ne vous fournisse qu’une liste de notes résumant les scènes principales de l’histoire. Vous devez donc prendre le temps de les étudier en détail. De cette façon, il sera plus facile de rester fidèle à ses intentions.

Adaptez vos illustrations au lectorat

Les livres jeunesses s’adaptent à différentes tranches d’âge. Par conséquent, vos illustrations adopteront un ton différent selon que vous travailliez au projet d’un livre pour un très jeune public, ou pour des adolescents.

Mes petites bottes jaunes – Illustrations d’Océane Brize.

Dans le premier cas, attachez-vous à produire des illustrations parfaitement explicites et facilement compréhensibles. Dans le second cas, les images sont moins nombreuses, mises à disposition seulement pour illustrer les moments clé du récit.

Inspirez-vous d’autres illustrateurs

Les métiers d’illustration sont des métiers qui ont besoin d’être continuellement inspirés, et donc enrichis du travail d’autres artistes. N’hésitez donc pas à puiser votre inspiration dans toutes les formes d’Art, de la peinture, au cinéma, en passant par la sculpture, ou encore la photographie…

Edition jeunesse – Illustrations de Julie Gervais.

Vous pouvez également consulter d’autres livres jeunesses afin de vous orienter dans vos propres croquis.

De même, les œuvres en rapport avec la thématique abordée par le récit à illustrer sont de formidables sources d’inspiration.

Mélangez le dessin à la main et le numérique

Vous pourriez bien sûr préférez travailler uniquement sur papier. Il est toutefois également possible de concilier les illustrations manuelles et numériques dans votre travail. L’utilisation des outils numériques permet notamment de tester et de créer différentes textures.

Ainsi, de nombreux illustrateurs n’hésitent plus à concilier le dessin à main levé et les outils numériques, sautant de l’un à l’autre en fonction de l’avancer de leur travail. Ils sont d’ailleurs nombreux à préférer dessiner leurs illustrations sur papier, avant de les finaliser et de les colorer sur ordinateur. En effet, le dessin sur ordinateur n’offre jamais les mêmes sensations, ni la même spontanéité que sur papier.

Croquez avant d’ébaucher

Le carnet de croquis et le crayon sont vos meilleurs alliés pour débuter votre travail.

Storyboard – © Thetys

Consultez l’auteur

À ce stade, il est temps de partager votre storyboard avec l’auteur et son équipe pour obtenir leurs commentaires constructifs.

En effet, cette structure de base peut présenter des défauts, la narration visuelle devra peut-être demander quelques corrections.

Inutile donc de finaliser vos illustrations avant le retour de l’auteur, au risque de perdre inutilement du temps. De cette façon, il sera bien plus facile de modifier, ou de remplacer les images.

Travaillez l’ébauche finale

Une fois que les retours relatifs à votre storyboard vous sont parvenus, il est temps de travailler vos vignettes jusqu’à l’ébauche. Vous pouvez alors commencer à introduire la couleur, une étape essentielle qui mérite un long travail de la part de l’illustrateur.

À ce stade, réfléchissez aussi à l’éclairage de chaque page, en intégrant les ombres à vos compositions en fonction de la direction de la lumière d’une scène à l’autre.

Les ébauches permettent donc d’affiner le travail au trait, mais aussi de finaliser les références de couleurs. Des épreuves couleur seront ensuite réalisées par l’équipe d’édition, pour une dernière vérification avant que le livre final ne prenne forme.

Restez cohérent

Cela peut paraître évident, mais chacun de vos personnages doit être facilement identifiable d’une page à l’autre. Veillez ainsi à ce que leurs vêtements, les couleurs utilisées, et les traits du visage soient bien les mêmes entre vos différentes illustrations.

Character design – © Lucille Eberard

On garde en effet en tête que le livre s’adresse à des enfants, et que ces derniers ont besoin de reconnaître parfaitement les personnages tout au long de l’histoire. Il s’agit d’un point très important pour leur compréhension globale du livre.

Conclusion

L’illustration d’un livre jeunesse ne s’improvise pas. Du premier brouillon à l’épreuve finale, en passant par le storyboard, l’ébauche et la mise en couleurs… le professionnel respecte un processus bien défini tout au long de son travail, ponctuer d’allers-retours avec l’auteur du livre.

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