8 particularités de la langue japonaise à connaître
Quelles sont les 8 particularités de la langue japonaise à connaître ? Vous avez sans doute envie de répondre qu’à première vue, la langue japonaise est...
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Quelles sont les 8 particularités de la langue japonaise à connaître ? Vous avez sans doute envie de répondre qu’à première vue, la langue japonaise est en elle-même très...
Quelles sont les 8 particularités de la langue japonaise à connaître ? Vous avez sans doute envie de répondre qu’à première vue, la langue japonaise est en elle-même très particulière, voire impossible à apprendre.
Pourtant, une fois passé l’obstacle de la compréhension de l’alphabet différent du nôtre, la langue nipponne se révèle aussi logique que passionnante…
La langue japonaise est peu parlée en dehors du Japon, en raison d’une faible diaspora à part quelques communautés en Amérique latine et aux Etats-Unis.
Cependant, elle est quand même la neuvième langue la plus parlée au monde, avec quelques 127 millions de locuteurs. Les étudiants du monde entier ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et sont de plus en plus nombreux à apprendre cette langue.
Se croisent le goût grandissant pour l’univers des mangas, la philosophie minimaliste, mais aussi le projet professionnel. En effet, le Japon est une grande puissance économique, et un leader incontesté dans le domaine de la technologie.
A l’heure où la maîtrise de l’anglais se banalise, connaître et parler la langue japonaise, moins répandue, constitue donc un avantage dans la construction de nombreuses carrières internationales.
Tous les traducteurs le savent : très différente de la nôtre, la langue japonaise pose de nombreux défis lors de la traduction. C’est là tout l’objet de cet article : vous présenter 8 particularités de la langue japonaise à connaître.
Première des particularités de la langue japonaise à connaître : celle-ci connaît un destin à part au sein de l’histoire générale des langues.
Très éloignée de la grande famille indo-européenne, elle se constitue d’abord comme une langue orale et appartient au groupe isolé des langues japoniques.
Ce destin « à part » de la langue nipponne peut être rapproché de la singularité de l’histoire et de la culture des habitants de l’archipel japonais, à la fois liés à leurs voisins et développant une culture insulaire en raison de l’isolement du territoire propre aux archipels.
L’histoire de la langue japonaise est marquée par d’importants emprunts à des systèmes linguistiques extérieurs, notamment chinois et européens.
Comme on l’a vu, le japonais se construit premièrement comme une langue orale. Aujourd’hui langue écrite, le japonais utilise simultanément plusieurs alphabets.
On distinguera d’abord les Kanjis : ce sont plus de 2000 caractères, empruntés aux idéogrammes chinois.
Ensuite, on trouve les Kanas, eux-mêmes subdivisés en Hiraganas et Katakanas.
Les Hiraganas servent à écrire les mots d’intérêt grammatical (comme les prépositions) ou les mots « non-autonomes » comme les préfixes et les suffixes. Leur forme est obtenue par simplification progressive des caractères Kanjis originels.
Quant aux Katakanas, ils sont employés aussi bien pour les onomatopées que pour les mots étrangers.
Enfin, de même que la langue japonaise a intégré puis modifié les idéogrammes du voisin chinois, elle s’est aussi adapté à ses autres voisins, en créant le « romaji », qui est une adaptation des caractères japonais en alphabet latin, à destination des locuteurs étrangers.
Troisième particularité à connaître à propos de la langue japonaise : l’existence d’énoncés vraiment minimalistes.
En effet, la construction syntaxique est plus concise que la nôtre, ce qui peut aboutir à des phrases parfois extrêmement courtes, comme (en transcription romaji) « Ame », à traduire par « Il pleut ».
Cependant, cet énoncé minimal surprend moins si on prend la peine de le mettre en perspective avec l’ensemble de la culture japonaise, encline à la concision, à l’épure plutôt qu’au bavardage et à l’excès !
Quatrième particularité de la langue japonaise : l’antéposition des qualificatifs. Qu’est-ce que cela signifie ?
Que l’ordre normal est « adjectif + nom », tandis qu’en français c’est l’inverse : « nom + adjectif » (exemple : « l’oiseau bleu »).
C’est un point de grammaire à bien garder à l’esprit lorsqu’on traduit du japonais, ou vers le japonais.
On notera que les locuteurs de langue anglaise seront plutôt favorisés sur ce point au moment d’apprendre la langue japonaise, puisqu’en anglais aussi, l’ordre normal du groupe nominal est « adjectif + nom » (par exemple, « a blue bird »).
Voilà qui surprendra plus d’un locuteur français, habitué aux éternels « accords en genre et en nombre » appris depuis l’école !
Mais en japonais, il en va autrement : certains noms n’ont pas de nombre.
On pense par exemple au nom « gakusei » qui sert à désigner les étudiants, mais comme un ensemble indistinct (ceux qui apprennent) sans aucune précision numérique.
Pour venir à la rescousse de la compréhension, la langue japonaise dispose de toute une batterie d’affixes grammaticaux non autonomes, qui peuvent venir compléter cet ensemble indistinct.
On comprend mieux ici le travail du traducteur : puisque la structure même de la langue diffère radicalement, le mot à mot ne saurait suffire.
Il faut apprendre un lent décentrement par rapport à ses propres structures linguistiques apprises dès la petite enfance, pour plonger dans les nuances d’une grammaire japonaise complètement différente.
Tout un travail de compréhension profonde d’une langue et de sa manière de relier les idées et les mots les uns aux autres, tout une réflexion sur la construction du sens dont ne sera jamais capable un logiciel de traduction automatique, aussi pratique soit-il.
Voilà une particularité de la langue japonaise qui, là encore, va venir bousculer nos représentations inconscientes les plus ancrées : en japonais, les noms n’ont pas de genre, ne sont ni masculins ni féminins.
Comme pour la question du nombre vue précédemment, quand il y a besoin de préciser le genre, des mots viennent se rajouter pour marquer la distinction.
Le mot « noko » désigne un enfant, sans possibilité de distinguer son genre.
Si cela est nécessaire, on rajoute en préfixe « otoko » (homme) ou « onna » (femme) pour construire un mot proche de « petit garçon » ou « petite fille ».
Il faut donc un grand discernement et une longue pratique de la langue japonaise pour savoir distinguer les mots qui interviennent dans ces mots composés, sans qu’apparaisse un tiret ou un mot de liaison comme il est d’usage chez nous.
D’autant que derrière le fonctionnement de la langue vient se loger une certaine vision du monde : là où nous, Occidentaux, sommes marqués par une vision genrée de notre environnement, la langue japonaise n’entre tout simplement pas dans cette polémique…
Septième particularité sur notre liste de « curiosités » à connaître sur cette étonnante langue japonaise : la grammaire est finalement plutôt simple, ne connaît pas d’exceptions ni de conjugaison.
Voilà vraiment une bonne nouvelle pour tous ceux qui ambitionnent d’apprendre la langue japonaise !
En effet, on pourrait avoir tendance à se dire que vu la complexité de l’alphabet… – pardon, des alphabets ! La grammaire ne peut être que du même acabit… Il n’en est rien.
Les verbes ne se conjuguent pas : c’est le sens contextuel et l’ordre thème-prédicat dans la phrase qui les rattacheront au bon sujet.
En outre, une fois compris le système des mots non-autonomes, essentiels pour préciser le sens des phrases, la grammaire a l’avantage d’être exclusivement systématique.
On est loin des exceptions de la langue française, sédimentées par les apports successifs de l’Histoire depuis le latin de l’Antiquité.
Ainsi de la difficile conjugaison de certains verbes du troisième groupe : autant de problèmes qui n’arriveront pas à celui qui apprend le japonais.
Enfin, place à la huitième particularité de la langue japonaise à connaître : la place capitale qu’y tient la politesse.
En effet, l’écart est grand entre la concision et la généralité des noms sans genre et parfois sans nombre, et au contraire l’extrême précision des mots et des usages pour manifester de la politesse à son interlocuteur.
On retiendra que ces formules de politesse varient considérablement selon le lien hiérarchique, cordial ou au contraire amical qui vous relie à la personne à laquelle vous vous adressez.
Certaines formules d’encouragement ne seront par exemple les bienvenues que si vous vous adressez à quelqu’un qui est votre inférieur hiérarchique.
D’autres formules sont destinées aux échanges entre collègues.
Dans la plupart des cas, ces formules sont d’ailleurs intraduisibles en français, parce qu’elles décrivent une manière d’être sociale qui n’est pas la nôtre.
Dans tous les cas, au moment où vous dites ces formules de politesse, n’oubliez pas de vous incliner légèrement en avant : le langage corporel est tout aussi important dans la culture japonaise.
De ses alphabets multiples à ses noms sans nombre, de ses distinctions hiérarchiques à son minimalisme, on a vu que la langue japonaise regorge de particularités à connaître !
Autant de points lexicaux ou grammaticaux passionnants, mais qui constituent aussi un challenge quotidien pour un traducteur dont la langue maternelle est issue d’une structure linguistique indo-européenne radicalement différente !
De plus, certaines réalités matérielles, ou certains comportements sociaux typiquement de cette fascinante culture insulaire du Japon n’ont tout simplement pas d’équivalent culturel dans nos contrées.
Là, en plus des indispensables compétences grammaticales et linguistiques du traducteur, doit intervenir une autre qualité précieuse : la créativité, à même de faire dialoguer non seulement deux langues, mais aussi deux cultures entre elles.
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