4 points à ne pas traduire dans vos traductions
Quels sont les éléments à ne pas traduire dans vos traductions ? Voilà un conseil qui semble paradoxal à première vue. Le sérieux le plus élémentaire...
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Quels sont les éléments à ne pas traduire dans vos traductions ? Voilà un conseil qui semble paradoxal à première vue. Le sérieux le plus élémentaire semblerait au contraire...
Quels sont les éléments à ne pas traduire dans vos traductions ? Voilà un conseil qui semble paradoxal à première vue. Le sérieux le plus élémentaire semblerait au contraire impliquer de transposer absolument tout dans la langue cible.
Et pourtant, sachez qu’il vous faudra fréquemment affiner au cas par cas vos traductions, surtout si elles sont issues d’un programme informatique.
Pour vous aider dans cette tâche, voici les 4 points essentiels à ne pas traduire dans vos traductions.
Premier point qu’incontestablement, il ne faut pas traduire tel quel : les unités de mesure. Le mieux est de les transposer dans le système de poids et mesures en vigueur dans le pays destinataire.
L’exemple de l’immobilier new-yorkais est très parlant, car les annonces d’appartement y sont exprimées en pouces carrés. Un appartement de 100 ft sq (abréviation de « pieds carrés ») à un prix abordable peut attirer l’œil d’un étranger habitué au système métrique…
Alors qu’il n’équivaut qu’à 9 mètres carrés !
Il y a donc un fort effet de distorsion des superficies entre les pieds carrés et les mètres carrés.
Ce phénomène de distorsion se retrouve dans des mesures plus informelles : le « demi » de bière en France correspond en fait à un quart de litre, contrairement aux pays voisins.
Méfiance donc si vous avez un projet de traduction : les unités de mesure sont typiquement le genre de détails qui demandent une adaptation chronophage, et potentiellement approximative.
La règle générale est de ne pas traduire. L’identité véhiculée par le nom d’une entreprise paraît en effet difficilement transposable. Elle est reliée à l’histoire de la marque, parfois même directement si elle affiche le nom de son fondateur.
On pense par exemple à la marque de grande distribution Leclerc. Dans une logique purement linguistique, il semblerait a priori normal de le traduire, puisque ce nom propre est lui-même issu de la contraction du déterminant « le » et du nom commun « clerc » (homme d’Eglise).
Mais ce nom est si connu, si familier qu’il est improbable et déplacé de le traduire par « the clerk ».
Pourtant, il existe de rares cas qui dérogent à cette règle générale de ne pas traduire les noms de marques.
Par exemple quand le nom de la marque renvoie une image péjorative, voire ridicule dans la langue cible.
Le cas typique dans ce domaine, c’est la marque japonaise de lunettes Hypercon… qui a, comme on l’imagine bien, raté son implantation en France !
Là encore, la règle générale est de ne pas traduire. Cependant, certains personnages historiques ont leur traduction, sans qu’on en soit toujours conscient. On pense par exemple aux célèbres Jules César (son vrai nom est bien sûr latin : Julius Caesar) ou Léonard de Vinci (Leonardo da Vinci).
Il est frappant de voir que certaines personnes ont préféré traduire elles-mêmes leur nom, pour mieux s’intégrer dans le pays visé : ainsi, le compositeur attitré de Louis XIV, Giovanni Battista Lulli, s’est imposé dans les mémoires sous le nom de Jean-Baptiste Lully.
Le nom des personnages de fiction est particulier. Le plus souvent, on ne les traduit pas (Huckleberry Finn en anglais, par exemple).
Mais quand le personnage est issu d’une langue peu représentée, on traduit plus volontiers : ainsi, Pippi Langstrum en suédois original devient-elle Fifi brin d’acier en français.
C’est le dernier des quatre points, et le plus délicat. Dans certains cas, le maintien d’un terme en langue étrangère (hors unités de mesure, hors noms de marques et hors noms propres de personnes) est voulu.
On pense par exemple au café « macchiato », « con panna » chez Starbucks. Le maintien de l’italien est ici un élément marketing astucieux, qui a participé à une vraie révolution dans la façon de percevoir le café outre-Atlantique.
La carte des restaurants japonais présente aussi un cas intéressant en traduction. Il y a une ou deux décennies, la totalité des items des menus des restaurants japonais était traduite.
Aujourd’hui, nombreux sont les termes japonais qui ont gagné en popularité, et donc gagné le « droit » de ne plus être traduits : « sushi » d’abord bien sûr, mais aussi « sashimi », « maki ».
Cette non-traduction progressive révèle la familiarisation avec la culture culinaire japonaise.
En matière de traduction, le diable se loge dans les détails. Traduire ou non tel terme peut avoir à notre insu de lourdes conséquences culturelles.
Ainsi, après une période de forte francisation des termes, la pensée décoloniale pousse à ne plus traduire les noms de ville étrangers : la tendance pour certains est de dire « Beijing » plutôt que « Pékin ».
Le fait de retirer la francisation manifeste la volonté de décentrer son regard.
C’est un débat passionnant que de s’interroger sur le degré d’intégration d’une culture par rapport à une autre, et sur les rapports de force qui sous-tendent la langue.
Mais c’est aussi très chronophage. Pour ceux qui n’ont pas ce temps, il y a Traduc.com.
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